Le spectacle Faits divers et autres curiosités va être présenté pour la première fois le jeudi 16 avril au Centre de la francophonie (302, rue Strickland à Whitehorse). D'ici là, je vais vous présenter différents extraits des contes qui seront présentés ce soir-là...
La sirène qui aimait le country (illustration Marianna LaHaye)
Parfois, on réalise qu’on était heureux que lorsque le bonheur nous échappe. C’est ce qui m’est arrivé. J’étais plus jeune et plus con - surtout plus jeune - lorsque j’ai vécu ma première grande histoire d’amour.
Mes parents possédaient un chalet dans Charlevoix sur le bord du Lac des sables. Ils y passaient tous leurs étés. Lorsque venait l’automne et le temps plus frais, c’était mon tour de prendre possession des lieux. J’y allais presque tous les week-ends pour « pêcher ». Entendons-nous bien, je suis loin d’un un maître dans la matière. Même si le lac regorgeait de truites, je ne comptais pas sur mes talents pour me nourrir. De toute façon, comme j’apprécie assez peu le goût de ce poisson, alors j’aurais aussi bien pu pêcher sans leurre au bout de ma ligne. Ce que j’appréciais, c’était de me laisser bercer par les vagues en dévorant un bon livre. Je partais loin de la ville, de mes amis, de la vie urbaine un peu folle. Je me retrouvais seul, pour me ressourcer.
Quand le soleil déclinait, que la lecture devenait fastidieuse et que le froid commençait à me mordre, j’arrangeais mes prises de la journée sur le quai avant de trouver refuge dans le chalet de bois rond. Alors, j’allumais le poêle et je me faisais à manger. Je mangeais devant la fenêtre en regardant les derniers rayons du jour se perdre dans l’eau calme. Ensuite, je m’allongeais sur le fauteuil, près de la lampe à l’huile, je remontais la grosse couverture de laine jusqu’à mon menton et je reprenais ma lecture.
Puis, après une ou deux journées de calme, je revenais en ville et ma vie reprenait son cours.
Jusqu’à cette fois-là.
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