vendredi 15 avril 2016

Cri de joie

Pour ceux qui ne le savent pas encore, je suis l'heureux récipiendaire du prix Alibis qui a été remis hier soir (le 14 avril) au Salon international du livre de Québec. Ce prix est vraiment spécial pour moi, car j'étais un des collaborateurs de la revue lors de la sortie du premier numéro. Et je me souviens que je m'étais dit qu'un jour, je souhaitais être du sommaire d'Alibis. J'ai atteint cet objectif en 2011 avec la nouvelle Du viol comme d'une solution au mal de vivre.



À ce moment, jamais je n'aurais cru que je gagnerais un jour le prix Alibis. En effet, en regardant la liste des gagnants des dernières années, je me suis rendu compte que la plupart des récipiendaires du prix sont des auteurs de grands talents. En fait, j'ai plusieurs livres de la plupart d'entre eux à commencer par le dernier gagnant Camille Bouchard (je ne nommerai pas tous les autres ici, faites vos recherches si vous ne les connaissez pas).

Je suis arrivé assez tard au polar. À la base je suis plutôt un lecteur d'histoire fantastique, alors c'est tout naturellement que je me suis adonné à ce genre littéraire. Par contre, mon père était un enquêteur à la Sûreté du Québec et un grand lecteur de romans policiers. Avec les années, j'ai commencé à m'intéresser à ce qu'il lisait. On en est venu à parler d'écrire un roman policier ensemble. Seulement, fin 2003, on a appris qu'il avait le cancer. Malgré tout, on espérait avoir le temps de concrétiser notre projet, mais à force de le remettre à plus tard, on n'a jamais écrit la moindre ligne. J'ai bien enregistré quelques conversations lors desquelles il me parle de la vie de policier… mais je n'ai jamais osé les écouter depuis sa mort. Cela pourrait changer puisqu'un projet de roman policier prend de plus en plus de place dans mon esprit et que j'aurais bien besoin d'un guide pour l'écrire. Je ne sais pas si je peux vraiment affirmer que d'écrire dans ce genre que mon père aimait tant et une façon de réaliser notre projet, mais je peux confirmer que lors de l'écriture de ma nouvelle primée (Le Cri des fillettes mortes), j'avais l'impression d'être plus proche de mon père.

Pour parler un peu du texte, Le Cri des fillettes mortes est une nouvelle noire avec une enquête, mais sans policier. Je m'étais lancé un défi d'écriture : donner les rôles principaux à des femmes puisque la plupart de mes histoires mettent en scène des hommes. L'idée de départ m'est venue en écoutant une émission de radio où un intervenant parlait des effets de la musique chez les gens qui souffraient d'Alzheimer. Aussitôt, j'ai eu une idée : un vieil homme sénile, perdu dans son monde intérieur, qui, en entendant une chanson des Beatles, se met à réagir et à parler des cris des fillettes mortes qui le hantent. La jeune préposée qui entend son discours décide d'enquêter pour mettre à jour le troublant secret de son patient. Pour connaître le résultat, vous n'avez qu'à faire preuve d'un peu de patience et attendre la sortie du numéro d'été d'Alibis (le numéro 59).

Pour revenir à la remise des prix, j'ai eu la chance e vivre l'événement avec ma famille proche. Ma femme, ma mère et mes trois enfants étaient présents. Les petits étaient contents que papa gagne un prix, mais surtout impressionnés de voir le trophée (l'Alibis de béton) que j'ai reçu. Une œuvre de l'artiste Bernard Duchesne.

Le mot de la fin : je suis honoré que mon texte ait été choisi par les membres du jury et ça me donne envie de continuer à tremper ma plume dans le noir.

5 commentaires:

Anonyme a dit...

Bonsoir camarade,

Il va de soi que je n’ai pas encore eu la chance de lire cette nouvelle qui t’a permis de gagner le prix Alibi 2016, mais pour avoir lu quelques-uns de tes récits fantastiques, je sais que tu n’as pas volé cette marque de reconnaissance de la communauté littéraire. Mes félicitations! Je suis bien heureux pour toi.

Mes amitiés,

Nicolas Godbout

Unknown a dit...

Merci Nicolas, c'est très apprécié.

Au plaisir de te revoir sous peu,
Pierre-Luc

Gen a dit...

Oh, j'aime beaucoup ta prémisse! :) J'ai hâte de lire ça! :) (Je suis une ex-gagnante de prix Alibis, ça fais-tu de moi une auteure de grand talent? Ah, tu as spécifié "la plupart"... ok, je vais retourner bosser! ;p )

Gen a dit...

Pour pas avoir l'air juste vantarde et/ou d'aller à la chasse aux compliments : j'en reviens jamais, en voyant la liste des gagnants, de figurer dans ce palmarès-là! (Benoit Bouthilette, Luc Baranger, Camille Bouchard, André Jacques, Richard Ste-Marie... Wow!)

Unknown a dit...

@Gen : Tu fais assurément partie des auteurs de talents qui ont gagné le prix. J'ai quand même tous tes livres à la maison.