Comme je me sens d’humeur légère, je me suis dit que c’était le bon moment pour partager des expériences cocasses liées à l’écriture. Et, afin de ne pas m’éparpiller dans tous les sens, je vais parler d’histoires liées au contrat. D’autres anecdotes sur d’autres sujets suivront… éventuellement (quand cette humeur légère sera de retour).
Un contrat en France
J’étais encore jeune auteur (en fait, jeune tout court, à peine 20 ans) lorsque j’ai reçu mon premier contrat d’édition. Pour mettre dans le contexte, j’avais publié quelques nouvelles, mais je n’allais publier mon premier livre que quatre ans plus tard. J’étais très branché sur les appels à textes, particulièrement du milieu français qui était en pleine ébullition avec l’apparition de nombreux éditeurs de genre (Mnémos, Nestiveqnen, Le Belial, Oxymore, ODS, Naturellement, La Clé d’argent, Bragelonne, etc.) et de plusieurs revues (Bifrost, Emblèmes, Cyberdream, Asphodale, Ténèbres, Faeries, Galaxie, Étoiles Vives, Les Vagabonds du rêve, etc.), sans parler des fanzines.
Ainsi, quand un éditeur a proposé de lancer une collection de roman d’aventures, un peu sur le modèle de Bob Morane, mais avec une touche plus fantastique), je me suis montré intéressé. J’ai contacté l’éditeur pour lui demander la bible de la série afin de me faire une tête. Je l’ai non seulement reçu par la poste, mais il y avait aussi un contrat pour publier mon livre avec mes coordonnées et tout. Non seulement le contrat comprenait plusieurs clauses abusives (des droits d’auteurs de 5 %, l’obligation d’envoyer mes cinq prochains livres à l’éditeur et j’en passe et des meilleures), mais en plus, c’était un copier-coller d’un autre contrat, donc il restait des reliquats de ce dernier. Entre autres, mon roman, auquel je n’avais pas encore pensé, avait déjà un titre et la clause sur les cinq prochains livres apportait une précision étonnante : je devais envoyer mes cinq prochains livres sur… l’horticulture.
Pas la peine de dire que je n’ai jamais écrit de roman pour cette collection qui, à ma connaissance, n’a jamais vu le jour. Et je crois que j’ai encore ce contrat quelque part dans mes archives.
Un auteur ou un autre
Il y a sept ou huit ans, j’ai été approché par un éditeur que je ne nommerai pas pour écrire une série de livres jeunesse. Je n’avais pas à me creuser la tête, le thème était choisi le nombre de livres déterminés (sept ou douze, ma mémoire flanche). À ce moment-là, j’avais déjà considérablement réduit mon rythme d’écriture et je ne me voyais pas écrire une série de romans, encore moins sur un thème qui ne me branchait pas plus que ça (ce qui était le cas). Vous comprendrez que je ne peux dire le sujet, puisque cette série, que je n’ai pas lue, a paru avec un autre auteur. À ma connaissance, ça n’a pas été un grand succès, mais ç’aurait pu être mieux (ou pire) avec moi.
Malgré tout, j’étais flatté d’avoir été approché et même si une grosse partie de moi me disait de ne pas m’embarquer là-dedans, j’ai amorcé une discussion avec l’éditeur par courriel (c’est ainsi qu’il m’avait approché). À noter que je ne connaissais pas l’éditeur (j’ignorais même qui il était). En discutant avec lui, je me suis rendu compte que lui non plus ne me connaissait pas. Qu’il n’avait même jamais lu aucun de mes livres! En fait, il m’avait approché parce que j’étais sur le site de l’Association des écrivains québécois pour la jeunesse et qu’il estimait (après avoir vu le type de livres que j’avais publiés) que je serais un auteur intéressant pour son projet.
C’est peut-être une question d’orgueil… mais disons que cela m’a refroidi complètement. Et là non plus, le projet ne s’est pas rendu plus loin.
Une prochaine fois, je raconterai ce moment magique lorsque quelqu’un a bitché sur un de mes textes… sans savoir que j’en étais l’auteur.
Et vous, avez-vous des anecdotes (racontables en public idéalement)?
6 commentaires:
Ah tiens, j'ai eu une expérience semblable à la tienne pour une série de livres jeunesse. Moi l'entretient s'est fait en personne, après une discussion commencée par courriel. C'est quelqu'un qui m'avait référée, parce que le thème de la série était vaguement historique.
Mais quand j'ai réalisé que l'éditeur n'avait rien lu de moi, tout en trouvant que j'avais l'air "très commercialisable" (avec regard appuyé à mon décolleté), j'ai fuit! :p
J'ai quelques anecdotes plus croustillantes, mais aucune où un éditeur a regardé mon décolleté... ou ma braguette.
Hep, la majorité des éditeurs étant des hommes, un décolleté peut être un atout... ou un problème! ;) Pour les gars, j'ai l'impression que l'apparence compte moins.
Geneviève, tu as trahi l'identité de l'éditeur. Il s'agit évidemment de Brûlé. Outre son modus operandi caractéristique, le regard insistant aux boules est sa marque de commerce.
Je suis sûre que tu étais en plein dans son genre... :O)
La mention des douze titres est probablement suffisante pour identifier l'éditeur qui, soupçonne-t-on, est le même dans les deux cas...
Jean-Louis : on pourrait le croire, mais non. Dans mon cas, il s'agit d'un éditeur qui voulait répéter la recette du premier, mais avec moins de succès.
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