La vue à partir du Boston Pizza au centre-ville. |
Enfin, ça y est, en début d'après-midi, j'ai fait mon arrivée à Whitehorse après une petite journée de voyage (environ 460 km). Je suis installé au Boston Pizza a regarder distraitement le match de l'Impact contre le Toronto FC tout en mangeant des nachos pour un repas qui est trop tard pour le dîner (que j'ai sauté) et trop tôt pour le souper. J'ai aussi visité la maison. Elle est fidèle aux photos et nous y serons bien, même si elle est un peu petite. Pour le moment, je ne tiens pas plus que ça à y rester, car c'est un peu triste une maison vide et je ne peux pas décharger mon véhicule avant lundi soir. Comme je n'ai pas encore l'Internet et le câble sur place, j'ai décidé d'aller manger à un endroit où je peux aller sur Internet. Tout à l'heure, je prendrai un bain et relaxerai à la maison avant d'aller jouer au soccer à 22 h (si je suis encore en forme). Avant, je vais vouloir explorer un peu : trouver où se situent mon emploi, le Canada Games Center où il y a toutes les infrastructures sportives, etc.
Vue de Teslin, probablement exceptionnelle avec du soleil. |
Si je suis arrivé à destination dans les temps, en début de journée, je croyais que ça me prendrait une éternité. En fait, les 120 premiers kilomètres m'ont pris presque deux heures. Je me suis levé vers 7 h et quand je suis venu pour partir à 7 h 30, il faisait noir comme chez le diable. J'ai donc choisi de prendre mon temps pour déjeuner. Malgré tout, quand je me suis lancé à 8 h 20, le soleil avait toujours oublié de se réveiller. Et le mélange de neige et de pluie faisait en sorte qu'il y avait une brume dense par moment. De plus, le sol était recouvert de glace, alors qu'une pluie verglaçante tombait du ciel. J'ai serré le volant tellement fort que j'en ai encore mal aux mains. Si hier j'avais l'impression d'être dans un décor de western avec les plaines, les montagnes et les bisons. Aujourd'hui, j'ai découvert la nature sauvage sous son manteau hivernal. Pas vu d'animaux, mais encore des montagnes et des rivières en tel nombre qu'on dirait que le Seigneur les fait pousser dans un jardin. Et une fois le
premier 120 km passé, j'ai pu rouler normalement sur une chaussée sèche.
Ma mère a souvent dit à la blague qu'elle va un jour écrire sur ses voyages en décrivant les différentes toilettes qu'elle a dû utiliser. De mon côté, j'ai aujourd'hui expérimenté la chiotte insalubre. Dans un des nombreux « rest area » sur le bord de la route, j'ai essayé une des toilettes. La première était juste trop… éprouvante pour moi. La deuxième, qui était moins pire je le rappelle, était recouverte en partie de ce qui semblait être du sang. Heureusement que j'y allais pour la petite commission. J'ai fermé les yeux, fredonné une chanson et attendu que ça passe.
Petite note sur le gaz. J'étais un peu inquiet de partir sans mon bidon d'essence… mais je n'avais pas de place pour le mettre. Eh bien, je n'en ai jamais eu besoin. Je n'ai jamais fait plus de 200 km sans voir un poste d'essence. Tant qu'à parler de ce sujet : j'ai mis de l'essence à 1,49$ à Watson Lake. Un nouveau record. À Whitehorse, c’est à 1,39$.
Petit retour sur hier. Pour ajouter à mon angoisse alors que je roulais dans le noir sur la chaussé glacée, mon livre audio s'est terminé. Je n'osais lâcher le volant pour en mettre un nouveau (mon dernier), en fait je n'osais même pas lâcher le volant d'une main pour prendre ma bouteille d'eau, alors j'ai décidé de mettre la radio. Eh bien, je ne prenais aucune séquence. Pas la peine de dire que ce n'est pas ma voix chevrotante lorsque je chantais à voix haute qui m'a beaucoup rassuré. La radio a finalement trouvé une fréquence à 10 minutes de Watson Lake. Et, fait cocasse, j’ai rencontré à l’hôtel un autre grand voyageur : l’homme faisait le voyage jusqu’en Alaska depuis le Texas…
Au final, je suis content d'être arrivé. Maintenant, la vraie aventure commence. Plus qu'une semaine avant l'arrivée de ma famille. Malgré tout, tous les jours, j'ai pris la route avec le sourire et j'ai adoré mon expérience. Je ne le ferais assurément pas l'hiver. Mais l'été sans problème. Idéalement avec plus de temps pour visiter tout en voyageant. Et c'est un plaisir de maintenant me poser quelque part, comme pour mettre fin à une fuite éperdue.
Au total, le voyage m'a coûté moins de 2 000 $. Environ 600 $ d'hôtel, 250 $ de nourriture et 1200 $ de gaz.
Dernière note littéraire : j'ai commencé aujourd'hui Dans les bois éternels de Fred Vargas, un auteur que je connaissais de nom, mais sans plus. Le seul autre roman policier que je n'avais pas lu qui était disponible en livre audio quand je suis allé au Renaud Bray en prévision de ce voyage. Je n'achète pas tout à fait ses personnages excentriques. L'intrigue avance beaucoup trop lentement à mon goût et les méthodes policières me semblent… irréalistes. Par contre, les dialogues comportent quelques moments de hauts vols. Et juste pour la qualité des répliques, je vais terminer cette œuvre.
Je ne vais pas continuer à écrire tous les jours (ou peut-être que si), mais je vais continuer à vous écrire régulièrement sur ma vie au Yukon. J'imagine que le jour où je ne le ferai plus, c'est que je serai réellement Yukonais.
4 commentaires:
Content de te savoir arrivé sans anicroche. Dans 1 semaine tu seras avec ta famille.
Bye
Jacques
Ça a été un plaisir de te lire, bonne installation dans tes pénates! :) (même si en fait les pénates et les lares sont des divinités romaines du logis... j'espère que tu les avais amenées dans tes bagages! ;)
Pour Fred Vargas, j'ai lu "Debout les morts" parce qu'on m'avait vanté ses trois personnages historiens qui vivaient ensemble. J'en suis arrivée à la même conclusion que toi : les dialogues sont parfois superbes, mais pour le reste, bof!
On te suis au quotidien. Fait rare, je me suis levée ce matin et la première chose que j'ai faite c'est d'aller voir ton blogue. J'aime ça. Tu es franchement bon: pour voyager, pour écrire.
Merci à tous de m'avoir suivi dans cette aventure.
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