Certains le savent puisque j'en ai parlé sur d'autres tribunes, mais je quitte le Québec le 20 octobre pour parcourir le Canada avant de m'arrêter à Whitehorse où j'occuperai le poste de directeur général du journal francophone L'Aurore Boréale. Moi qui étais à la recherche de nouveau défi, je vais être servi.
Tout était en place pour qu'on puisse vivre cette aventure en famille : notre maison était déjà en vente, j'étais à la recherche d'un nouvel emploi, les enfants n'ont pas encore commencé l'école primaire et ma conjointe peut étirer son congé de maternité jusqu'en mai 2015. Amplement le temps de goûter cette nouvelle aventure.
J'ai passé quelques entrevues d'embauche dans les derniers mois, mais ce fut assurément le plus particulier. Ça a commencé par un test écrit avec temps limite pour envoyer mes réponses : je devais écrire une lettre en français et en anglais pour me présenter à des partenaires du journal, je devais écrire un éditorial sur la prorogation du gouvernement canadien et, enfin, je devais présenter un projet pour une mise à jour du site Internet. La deuxième étape fut un peu surréaliste : une entrevue par Skype. C'était la première fois que je vivais ça. Tous mes réflexes naturels en entrevue (chercher le regard de la personne à qui je parle notamment) étaient entravés par la technique (on regarde la caméra qui a un biais par rapport à la personne à qui on parle). Malgré tout, ça a bien été… après tout, j'ai le poste.
Après, il me restait moins d'un mois pour tout planifier le voyage. Et, surtout, trouver un loyer là-bas, car Whitehorse est en pleine crise du logement. Grâce à mon amie Internet, on a pu trouver un duplex à louer dans un quartier paisible. On a reçu le bail par courriel. On l'a imprimé, scanné et retourné. La maison venait avec laveuse-sécheuse, lave-vaisselle, four, frigo et micro-ondes. On a aussi acheté une partie des meubles des propriétaires. Il ne nous manque en fait que le lit superposé de nos deux grands et un peu de rangement (des bibliothèques et une table de télé surtout). Disons que de faire le tri de mes livres, films et bande dessinée fut un travail assez ardu. Je ne peux me permettre d'amener 10 000 livres dans ma vannette…
Je disais donc que je pars le 20 octobre en voiture. Je roulerai seul dans le parcours de 5 800 km. On va donc remplir la vannette et le coffre de toit que je viens d'acheter. Comme on n'a pas à amener de meubles, cela devrait suffire.
La première journée, je pars en après-midi, alors je ne vais rouler que 464 km jusqu'à Mont-Laurier. Juste avant le parc qui mène en l'Abitibi.
Le lendemain, après le parc, je vais dîner avec ma grand-mère à Malartic et je vais poursuivre ensuite jusqu'à Hearst en Ontario. 846 km au total.
Le mardi 22 octobre, ce sera ma grosse journée de route. 1198 km entre Hearst et Winnipeg.
Le 23 octobre, je pars de Winnipeg le matin et je me rends jusqu'à North Battleford 919 km plus loin. Je vais passer par Saskatoon un peu avant.
De North Battleford, je vais me rendre jusqu'à Dawson Creek, en passant par Edmonton. 966 km. Dawson Creek est à la frontière entre l'Alberta et la Colombie-Britannique, mais du côté de la Colombie-Britannique. L'Alberta sera donc la seule province que je vais traverser sans y dormir.
De Dawson Creek, je vais me rendre à Watson Lake au Yukon. Un autre 966 km, mais selon Google Map, ça va me prendre 2 h 30 de plus que le chemin de la veille.
Enfin, jour 7, le 26 octobre, je devrais arriver à Whitehorse dans l'après-midi. 438 km de route depuis Watson Lake.
Il peut bien sûr survenir des changements en route et je suis conscient que c'est un horaire de route chargé, mais, je ne sais pas, le road trip à travers le Canada, c'est quelque chose dont je rêve depuis longtemps. Et je me suis armé pour la route : j'ai fait le plein de livre audio pour m'accompagner pendant le voyage : j'ai prévu 60 heures de romans policiers.
Si tout va bien, je vous tiendrai au courant de l'avancé du voyage ici même sur le blogue. Sinon, ce sera à mon arrivée.
Je prévois m'installer et visiter un peu le 26 octobre. Surtout pour trouver mes repères (mon travail qui est à 5 minutes en voiture, le centre sportif qui est à 10 minutes à pied, le cinéma, les différents commerces utiles, etc.) Et je vais visiter la journée le 27 (et sûrement aller au cinéma, puisque c'est un luxe avec des enfants). Le 28, je commence à travailler et une nouvelle vie commence.
Ma femme et les enfants vont venir le rejoindre le 2 novembre. Ils vont prendre l'avion avec belle-maman. Un voyage d'une douzaine d'heures, mais c'est quand même moins éprouvant que la route terrestre pour les petits. Et les heures de vol sont intéressants : départ vers 6 h de Québec, arrêt de 45 minutes à Toronto, arrêt de 2 h à Vancouver, puis arrivée à 15 h au Yukon (18 h, heure du Québec).
2 commentaires:
Wow! Tout un trip. Ça doit être à la fois grisant et inquiétant de changer de vie aussi brutalement!
Les heures de route vont être longues tout seul, alors je te souhaite bonne chance, bon œil, etc.
Et, au pire, avec tes deux jours avant de commencer à travailler, tu as un peu de marge si tu ne remplis pas tous tes objectifs quotidiens de kilomètres à avaler! :)
(Est-ce que c'est un réflexe typiquement québécois de traverser l'Alberta sans s'y arrêter? Parce qu'à moi, ça semble fort logique! ;)
En effet, grisant et inquiétant... c'est la bonne façon de le décrire. Pour la route, je suis sans doute un peu naïf, mais je ne m'inquiète pas trop. Et j'ai hâte d'écouter mes livres audios ;)
Pour ce qui est de l'Alberta, j'aurai bien aimé y dormir, mais cela cadrait mal dans mon trajet. Et bon, c'est pas comme si j'avais le temps de visiter avec tout ça !!!
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