lundi 9 juillet 2012

Le retour de Tom Brousseau

Après avoir perdu deux journées d'écriture sur une nouvelle qui ne mène nulle part, je me suis lancée dans la réécriture d'un roman de Tom Brousseau, le détective privé de la nouvelle "Du viol comme d'une solution au mal de vivre" parue dans Alibis.

J'ai pas encore trouvé mon rythme de croisière, mais ça avance.

Voici le début :


En équilibre sur les pattes arrière de ma chaise, les deux jambes allongées sur ma table de travail encombrée, je regarde le désordre de mon bureau.
                C’est tellement pas moi.
                Je combats l’envie de tout mettre en ordre : les papiers éparpillés, la bouteille de scotch qui traine à côté de la poubelle, les plantes à moitié mortes, le cendrier qui déborde de mégots et de cendre…
                Mais je ne peux pas faire de rangement. Je suis détective privé et les gens s’attendent à ce type de décor en me rencontrant.
                Ils voient trop de cinéma ?
                Sans doute… Mais le cinéma assure mon gagne-pain, alors je dois respecter les poncifs du genre. Même mon éternelle barbe de trois jours sert à rappeler Bruce Willis. Ça inspire confiance… Surtout aux femmes.
                En ce moment, j’attends. Le thème récurrent de ma carrière. Les faucons maltais, j’en ai pas vu tant que ça. Moi, c’est plutôt les vrais cons : les menteurs, les infidèles, les salauds, les fraudeurs. Faut faire avec.
                Mais bon, à Montréal, y’a toujours de la job pour un gars comme moi… Ceux qui ne pose pas trop de questions.
Faut juste être patient.
                Parce que ça peut être long entre deux contrats.
                Certaines journées, j’ai le temps d’étudier le plafond, d’amorcer des projets que je ne mènerai jamais à terme, de lire les journaux – une vieille habitude du temps où j’étais dans la police – et de faire mes mots croisés – un habitude du temps où j’étais chômeur.
                Aujourd’hui, je suis en avance sur mon planning, il ne me reste que l’étude du plafond. Si au moins j’avais une fenêtre, je pourrai regarder dehors.
Je sortirais bien griller une cigarette, mais j’ai arrêté depuis… trois jours, quatre heures et des poussières.
                Alors j’attends en somnolant.

3 commentaires:

Isabelle Lauzon a dit...

Oh waaahh! Ça promet!

J'adore le cliché éculé du privé désordonné, que tu as remis à ta sauce... Le gars qui suit le cliché parce que les gens s'attendent à ça... C'est bon!!! :D

Allez, ponds-nous la suite... Puis dis-nous vite quand ça sort! ;)

Pierre H.Charron a dit...

Hé Hé P-L L. reprend du service .... Ca doit bouillonner dans le ciblouleau! Allez , Brousseau ..Au boulot!!!

Gen a dit...

Ah tiens, la relation d'amour-haine avec l'écriture vient de changer de phase ;)

Yé! :)