OK, je l’admets, le jeu de mots du titre est particulièrement mauvais, mais bon, au moment où j’écris ce texte je suis complètement vanné… et puis rien de tel qu’un mauvais jeu de mots pour me redonner le sourire.
Je n’ai pas retrouvé la liste complète des œuvres que j’avais recensées lors de ma recherche sur les vampires dans le fantastique québécois, mais j’ai quand même retrouvé plusieurs nouvelles intéressantes. Par contre, je n’ai plus ma liste de romans pour adultes et de romans jeunesses.
En roman pour adultes, de mémoire, il y a « L’ange écarlate » de Natasha Beaulieu où le thème du vampirisme est présent, bien qu’il n’y ait pas à proprement parler de vampire. Il y a aussi « La peau blanche » de Joël Champetier (je ne crois pas que le mot vampire soit nommé, mais on a une créature mi-vampire, mi-succube, mi-rousse). Il y a « Héloïse » d’Anne Hébert. Pour le reste, je n’ai aucun souvenir ici et rien dans les notes retrouvées. On pourrait sans doute ajouter « Vampyres » d’Alain Brunelle… je ne l’ai pas lu, mais à la lecture de son recueil de nouvelles « Enfer », je doute qu’il s’agisse d’une œuvre inoubliable.
En roman jeunesse, tout ce que j’ai retrouvé comme note c’est : « Le Nuit de tous les vampires » de Sonia K. Laflamme (2002, Vents d’Ouest), « La Nuit du vampire » de Denis Côté (1990, La Courte échelle), « La Trahison du vampire » de Denis Côté (1995, La Courte échelle) et « La Chasse au vampire » d’André Lebugle (éditions Héritage, 1992). À cela, on peut ajouter la série « Les enfants de Dracula » de Yannick Comeau paru depuis. Et je suis sûr qu’il m’en manque beaucoup ici (pas mal plus que dans le corpus pour adultes qui, de mémoire, était assez mince).
Ça devient plus intéressant dans le domaine des nouvelles :
« East Glouster, Mass » de Gilles Pellerin a paru dans Solaris 82 en 1989. Il y a au moins une autre édition de cette nouvelle dans le recueil de l’auteur « Je reviens avec la nuit ». De mémoire, j’ai peine à me souvenir de l’histoire, mais je me souviens d’une atmosphère envoûtante aux accents gothiques. S’il y avait eu une anthologie, ce texte en aurait fait parti.
« À l’heure du repas » de Stanley Péan est paru dans XYZ 16 en 1988. Il s’agit d’une courte nouvelle à chute assez intéressante, mais qui aurait perdu beaucoup de son intérêt à se trouver dans une anthologie sur le thème des vampires. Malgré tout, je crois que je l’aurais gardé en début de recueil.
« Il n’y a pas de dernier amour » de Jean-François Somcynsky est paru dans Atarès 31 en France. Je n’ai jamais mis la main sur une copie de ce texte, mais de ce que j’en ai compris, il s’agit de l’un des rares textes québécois mettant en vedette Dracula. De ce que j’en ai compris, il s’agirait peut-être d’un scénario.
Deux nouvelles du recueil « Le Mangeur de livres » de Michel Bélil paru aux Éditions Pierre Tisseyre en 1978 touchent au vampirisme : « Eux » et « Les Empreintes digitales ». De mémoire, il s’agit de deux textes mineurs. « Eux » raconte l’histoire d’un homme qui désire écrire un conte horrifique, mais qui en est incapable. Chaque fois, il boit trop de bière et s’endort. Par diverse ruse, il parvient à avancer dans son récit et découvre l’existence de créatures, les « eux » du titre. « Les empreintes digitales » raconte l’histoire d’un policier qui collectionne les empreintes digitales de ses conquêtes. Les choses tourneront mal lorsqu’il rencontre Vampy Stein…
Michel Tremblay compte deux nouvelles vampiriques dans son recueil de nouvelles « Contes pour buveurs attardés » qui a paru pour la première fois en 1966 aux éditions du jour. Il s’agit de « Angus ou la lune vampire » et de » Wolfgang à son retour ». « Angus ou la lune vampire » raconte l’histoire d’Angus qui trouve refuge chez un ami pour résister à l’attrait de la pleine lune. Malheureusement, l’ami en question ne pourra empêcher une énorme araignée d’entrer dans la maison. « Wolfgang à son retour » est l’histoire d’un père qui décide de tuer son fils après avoir appris que celui-ci était un vampire. Malgré quelques maladresses de débutants, je me souviens que les deux textes avaient un certain charme suranné. Au moins un des deux textes aurait fait parti de l’anthologie.
Joël Champetier a publié la nouvelle « Elle a soif » dans le numéro 21 d’Imagine… Il s’agit d’une nouvelle vampirique sur le mode science-fictif où une femme affligée d’une tare génétique suit un traitement pour combattre sa maladie. Toutefois, à la suite d’un sabotage, les pilules deviennent inactives. Le personnage devient de plus en plus malade… et elle a soif. Clairement un texte de débutant et pas le meilleur de Champetier.
« La Fille » de René Beaulieu est un texte intéressant qui a paru dans le recueil « Légendes de Virnie » paru en 1981 aux éditions Le Préambule. Ce texte raconte l’histoire d’amour entre un jeune explorateur et une fille vampire qui est d’abord sa prisonnière. S’il y avait eu une anthologie, ce texte en aurait fait parti.
« Uriel et Karmilla » est une superbe nouvelle d’Alain Bergeron paru originalement dans le numéro 127 de Solaris. Une histoire d’amour entre un ange et un vampire. S’il y avait eu une anthologie, ce texte en aurait fait parti.
J’avais aussi des notes sur un texte de Claude Messier « Pour l’éternité » paru dans Traversée de nuit aux éditions Vent d’Ouest en 1999. Il s’agit d’une histoire d’amour. Le personnage principal doit se promener dans un fauteuil roulant en attendant la belle rousse qu’il a connue quelques siècles plus tôt.
« Entretien avec une boîte à chaussures » de Norbert Spehner (Solaris 134) est un des textes les plus intéressants du corpus. On y suit les aventures d’un spécialiste en bibliographies qui travaille à un ouvrage sur les vampires. Il découvre alors que les vampires fictifs tiennent à leur non-vie. S’il y avait eu une anthologie, ce texte en aurait fait parti.
Je me souviens que « Night life » de Richard Cadot paru dans Solaris 102 a été un de mes coups de cœur. Ce texte, inspiré d’Anne Rice, suit Paul le dernier vampire. Seuls les mâles peuvent être transformés, mais Louise lui demande de la transformer. Le résultat ne sera pas celui espéré. Quelqu’un sait si l’auteur a publié autre chose depuis ? S’il y avait eu une anthologie, ce texte en aurait fait parti.
Je n’ai jamais pu mettre la main sur « Le voisin » de El Hadj-Moussa Toufik paru dans « Les Collines de l’épouvante » en 1981 aux éditions Desclez.
On retrouve l’écriture suave et l’ambiance propre aux textes de Marie-José Thériault dans « Sirix » une nouvelle qui fait parti du recueil « La Cérémonie » paru aux éditions de la Presse en 1978. Il s’agit d’un court texte de deux pages où une femme regarde l’homme qu’elle aime sans oser lui dire qu’elle le désire de peur de lui faire du mal… Malheureusement, dans l’édition que j’ai, il manque quelques mots, ce qui nuit à la compréhension. Malgré tout, s’il y avait eu une anthologie, ce texte en aurait fait parti.
La nouvelle « Ses dents » de Daniel Sernine a été mon grand coup de cœur. Une nouvelle qui joue habilement avec la définition de Todorov du fantastique. Lors d’une promenade, le narrateur découvre un individu qui suit les gens et feint d’être un vampire. Il devient obsédé par l’étrange personnage et se met à l’espionner. Paru en 1983 dans le recueil « Quand vient la nuit » aux éditions Le Préambule, ce texte aurait assurément fait partie de l’anthologie. Sernine a aussi publié « Isangma » dans « Quand vient la nuit ». Ce texte m’a laissé un souvenir beaucoup moins indélébile. On y suit un jeune homme qui se fait inviter à une soirée chez une femme à la réputation douteuse. Lors d’une nuit d’amour, il a l’impression de la voir se transformer et se sauve de chez elle.
André Couture a publié « On a volé mon cercueil et ça dort mal sur une pierre tombale » dans « L’enfer et l’endroit » aux éditions Asticou en 1980. Je n’ai toutefois jamais mis la main sur ce texte.
Claire Dé a publié le texte « C’est beau le progrès » dans le recueil « La louve garou » aux éditions de la Pleine Lune en 1982. Un texte humoristique où un vampire se fait « arranger le portrait » pour faire carrière à Hollywood comme… extraterrestre. S’il y avait eu une anthologie, ce texte en aurait fait parti.
Je n’ai jamais mis la main sur le texte « Maison close » de Gilles Devault paru dans Co-incidence vol 1 numéro 3 en 1971.
Sylvie Bérard a publié le texte « La Nuit » dans Solaris 145. De mémoire, ce texte bref lui avait valu le prix Boréal du concours d’écriture sur place. On y voyait un monde au ciel peuplé de vampires qui sèment la terreur dans la ville-prison où demeurent les derniers humains. Le tout servit par l’écriture soignée de Bérard. S’il y avait eu une anthologie, ce texte en aurait fait parti.
Natasha Beaulieu a publié peu de textes vampiriques pour quelqu’un qui a publié autant de nouvelles fantastiques. Elle a tout de même publié « Le Sanctuaire des ifs » dans Solaris 152. Un beau texte où le vampirisme est traité sur un mode réaliste qui aurait assurément fait partie de l’anthologie. Dernièrement, Natasha a publié « Evolving » dans l’anthologie « Evolve ». À ma connaissance, ce texte n’a jamais été publié en français.
Toujours dans « Evolving », Claude Bolduc (l’un des nouvellistes québécois les plus productifs dans nos genres) a publié la version anglaise de Lendemain de veille paru originellement dans Horrifique 50. Un texte intéressant où on voit que l’immortalité vient avec sa part de problème. Un texte dans la veine humoristique de Bolduc, tout comme ses deux autres nouvelles vampiriques : « Nocturne » (paru dans la revue « Khimaira ») et « Succion » (paru dans le collectif « Sang Froid » puis dans le recueil « Pêchés mignons »). C’est vrai, j’ai aussi une note sur un autre texte vampirique de l’auteur : « Minuit », une nouvelle paru dans « Visage de l’après-vie » en 1992. Je n’en garde pas vraiment de souvenir. « Minuit» raconte comment le paria du village à sauver les villageois en empêchant un vampire de s’attaquer à eux. « Succion » raconte le rendez-vous chez le dentiste d’un vampire. Si le projet d’anthologie s’était concrétisé, « Lendemain de veille » en aurait fait partie.
Parlant de « Sang Froid », il s’agit du seul collectif québécois de nouvelles vampiriques. Il a été publié en co-édition par Le Fil de mots en France et Ashem Fiction au Québec en 1995. Tous les auteurs devaient débuter avec la première phrase d’Entretien avec un vampire « Je vois…, dit le vampire d’un air pensif ». Ce recueil semi-professionnel comprenait les textes suivants :
- Nouvel entretien avec un vampire d’Hugues Morin
- Sang Froid de Laurent McAllister
- Le Jugement de Laurine Spehner
- Succion de Claude Bolduc
- Le Maître de Gervais Bergeron
- Bouffes, baffes et boulot de Christian Martin
- Prédateur et proie de Mike R. Villeneuve
- Madame Knox de Natasha Beaulieu
- Le Loup-garou, le croque-mitaine et le vampire d’Hugues Morin
Aucun de ses textes n’est vraiment réussi, sinon Sang Froid qui un extrait d’un roman de vampire que l’auteur bicéphale n’a jamais terminé. Intriguant, mais l’intérêt de l’extrait seul m’a semblé limité.
Parmi mes notes j’ai aussi :
« Une crème de menthe religieusement apprêtée », de Marc-François Rouleau, une nouvelle parue dans Carfax 2 en 1984.
« Rouge », une courte nouvelle d’Alain Bergeron écrite sur place lors du Festival de Roberval en 1998. Le texte a paru dans Roberval fantastique paru chez Ashem Fiction. Une belle petite nouvelle où on retrouve la qualité de la plume de Bergeron. Beaucoup de poésie dans ce texte où on suit la dernière nuit à Londres d’un vampire. Ce texte aurait pu faire partie du projet n’eut été du fait que l’auteur a aussi publié la petite merveille qu’est « Uriel et Karmilla ».
« La voix de sa plume », une intéressante nouvelle fantastique d’Éric Bourguignon avec un stylo-vampire. Le texte a paru dans le numéro 2 d’Ailleurs.
« Le Dernier bal » de… Pierre-Luc Lafrance. Une erreur de jeunesse publiée dans Horrifique 27. Ma seule satisfaction est de savoir que peu de gens l’ont lu.
David Simard a publié « Contrition » dans Horrifique 21 en 1997. Dans ce même numéro, Laurine Spehner a publié « La Confrontation ».
Je n’ai jamais pu lire « Pour une peinte de bon sang » de Vincent Rivet paru dans Requiem 4.
Enfin, deux nouvelles vampiriques ont paru dans le collectif Équinoxe paru en 2004 aux éditions Les 6 brumes : « Trente ans de métier » de Simon Charles où on assiste à une chasse aux vampires (je garde de très bons souvenirs de ce texte d’action qui aurait pu faire parti de l’anthologie) et « Réalités » de Mathieu Fortin, un texte mélangeant cyberespace et vampire. Malgré une certaine ambition, il s’agit d’un texte mineur de l’auteur qui a écrit beaucoup mieux depuis.
Avez-vous d'autres textes à ajouter au corpus ?
16 commentaires:
Je me demandais si tu m'avais spotté avec ce texte...
Je me demande s'il y a d'autres romans jeunesse publiés depuis quelques années... Genre Louis Vachon chez ADA, ce printemps...
http://wwww.ada-inc.com/auteurs/louis-vachon/tyrans-du-sang.html
http://www.librairiepantoute.com/livre.asp?id=isdugyypepeug&/rex-r-t-1-le-g%C8ne-v/lizanne-castonguay/9782922889598
Beau travail d'exhumation!
Comme tu aimes tout savoir: «Lendemain de veille» n'a pas été traduite telle qu'elle avait paru dans Horrifique. De petites modifications ont été nécessaires pour l'adapter au projet de Nancy Kilpatrick.
@Claude : Merci de la précision, je n'ai pas lu l'anthologie de Nancy Kilpatrick, alors j'ignorais les changements.
@ Mathieu, merci pour les références. Comme je le disais, j'ai perdu ma liste en littérature jeunesse et, de toute façon, il s'agit d'oeuvres parus après la fin de ma recherche et, je l'admets, je suis complètement dépassé par toute la production récente.
En jeunesse, je me souviens avoir lu un roman intitulé "les vampires ne portent pas de robes à pois", mais je sais pas si l'auteur était québécois (ça fait très très très longtemps! hihihi)
Mais je pense que l'idée de se concentrer sur les auteurs adultes est la bonne.
J'y pense : les 6Brumes cherchent des projets. Si t'as envie de remettre sur pieds ton idée d'anthologie, faudrait ptêt leur écrire un mot?
J'ai aussi l'impression que les histoires de vampires sont devenues légion en littérature pour la jeunesse. Ça ne doit plus être possible de tout lire.
Pierre-Luc, la version de Lendemain de veille parue dans l'antho Evolve est celle qui figure dans mon troisième recueil.
Pierre-Luc, la nouvelle parue dans Carfax 2 s'intitulait «Une crème de menthe religieusement apprêtée» ou «Une crème de mante religieusement apprêtée», pour faire le calembour avec mante religieuse. Je dis ça de mémoire, je n'ai pas accès présentement à ma collection de Carfax (si même je la possède encore).
@Daniel : merci du commentaire, je regarde ça dans mes archives.
En passant, Pierre-Luc, excellente, ta nouvelle dans le récent Alibis...
Bonjour à tous. Quand j'ai écris "Une crème de menthe religieusement apprêtée" pour Carfax, mes intentions étaient bonnes mais moins ma technique. En fait si cette nouvelle avait été conjuguée à l'indicatif présent, elle aurait eu plus de mordant. Pour moi encore je la considère comme une bonne nouvelle vampirique moderne.
Marc-François Rouleau
En passant Daniel Sernine (un fantôme du passé vous salue!)c'est bien: "Une crème de MENTHE...
Et oui c'était pour le lien avec la "mante religieuse".
Marc-François Rouleau
Je viens te tomber sur cette page par hasard. Je tenais à vous informer qu'en 2006, j'ai terminé mon mémoire de maîtrise sur le vampire dans la littérature québécoise. Vous pouvez le consulter à la bibliothèque de l'UQAR. J'y ai recensé tous (du moins, je crois) les textes québécoise mettant en scène un vampire(au sens strict: j'explique ma démarche dans l'introduction), excluant la littérature jeunesse.
Bonjour Mme Arsenault, intéressant votre mémoire sur le vampire. UQAR? Vous pouvez être plus précise? Ma mémoire me joue des tours. Merci beaucoup.
UQAR : Université du Québec à Rimouski.
Le titre de mon mémoire : La figure du vampire dans le texte narratif québécois. Typologie du vampire et phénomène d'attraction-répulsion.
Votre texte "Une crème de menthe..." est parmi ceux que j'ai recensés!
Merci Mme Arsenault pour cette précision.
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