mardi 12 mai 2015

Cinq curiosités sur L’Arracheur de rêves

1) L’Arracheur de rêves a été publié une première fois en 2008, il y a huit ans déjà, chez La Veuve noire éditrice. Cet éditeur cherchait ouvertement à concurrencer Alire sur le marché des livres de genre au Québec. On retrouvait au catalogue plusieurs excellents auteurs dont Camille Bouchard, Frédérick Durand et Laurent Chabin. L’aventure s’est toutefois mal terminée. Je ne tenterai pas ici d’en évaluer les raisons. Disons que comme mon livre a fait partie des dernières parutions de cet éditeur, par le fait même il n’a pas connu une grande carrière en librairie avant que l’éditeur ne ferme ses portes.

2) Les nouvelles qu’on retrouve dans ce recueil ont été écrites entre 1999 et 2007. Il s’agit, à peu de choses près, de ce que j’ai écrit de plus intéressant à cette époque. À la base, je comptais faire un recueil de nouvelles « réguliers » qui reprendrait mes meilleurs textes, mais il est vite devenu évident qu’il me manquait de matériel. Alors j’ai décidé de reprendre une idée qui me trottait en tête depuis un moment et ça a donné L’Arracheur de rêves, la novella qui vient englobé tous les textes de ce recueil qui peut se lire comme un roman. C’est rare que mes textes prennent naissance dans mes rêves, mais c’est le cas ici. Un matin, encore plongé dans un demi-sommeil, j’ai éprouvé une douleur fulgurante aux jambes. Tout de suite, une histoire a pris forme. Je me suis imaginé une thérapie menée sur un psychopathe. Des médecins lui infligeaient des supplices (d’où la douleur aux jambes). À la fin, ils plongeaient dans son esprit pour essayer de le guérir et se faisaient piéger. Le texte a perdu sa tonalité de science-fiction. Le psychopathe a été évacué, mais on garde l’idée de la thérapie. D’ailleurs, ce segment de la novella a été écrit presque d’un jet après ce rêve et a ensuite été transformé pour s’intégrer au reste. J’ai aussi gardé l’idée de la personne piégée dans l’esprit d’une autre.

3) Il y a un deuxième élément fondateur à ce texte : une vieille idée griffonnée dans un carnet lors d’un cours franchement ennuyant à l’université : « Quelqu’un arrive dans un nouvel appartement. C’est un écrivain. Le propriétaire se renseigne sur son travail et lui fait une drôle de réflexion : “Vous êtes écrivain, vous devez donc avoir des rêves intéressants.” Le propriétaire est une créature – un démon? – qui se nourrit des rêves de ses locataires. » Finalement, je suis resté assez fidèle à ce programme. Comme quoi, même les cours les plus barbants ont leur importance.

4) Je suis tombé sur l’écrivain Alain Bergeron alors que je m’apprêtais à soumettre le manuscrit à l’éditeur. Je l’ai vu comme un signe de chance puisqu’il s’agit d’un des auteurs les plus talentueux dans nos genres au Québec. D’ailleurs, nous vivions tous deux à Sainte-Foy à l’époque, mais je crois que c’est la seule fois où je l’ai croisé par hasard.

5) Je m’étais promis de conserver le caractère original de L’Arracheur de rêves afin de donner à ce livre la chance d’atteindre un public qu’il n’a jamais pu toucher en 2008 pour diverses raisons éditoriales. Mais je n’ai pas respecté cette promesse en entier. En effet, comme j’ai intégré le texte L’Art secret de la filature dans mon spectacle Faits divers et autres curiosités, cela m’a amené à le retravailler. C’est donc cette version remaniée qui sera incluse dans la réédition 2015.

Petit rappel : la prévente est toujours en cours pour les nouveautés de l’automne de la maison d’édition Les Six Brumes. Pour ceux que ça intéresse, mardi soir, 41 personnes avaient participé ce qui a permis d’atteindre 41 % de l’objectif (2485 $). Ceux qui souhaiteraient précommander mon livre ou certaines des autres excellentes œuvres qui sont au programme peuvent le faire ici.

Aucun commentaire: