lundi 23 juillet 2012

Encore des clowns vengeurs


J'ai reçu la deuxième fournée de livres de la série des Clowns vengeurs avec « Les Couloirs de l'éternité » de Jonathan Reynolds et « L'Initié » de Pierre H. Charron. Encore une fois, j'ai eu droit à des livres où l'action est menée tambour battant avec la vengeance comme toile de fond. Toutefois, ces deux livres ont mis en relief les limites de ce type de projet écrit à plusieurs mains.


Commençons avec « Les Couloirs de l'éternité ». On y suit les aventures d'un Menvatt X, un exécuteur qui imite les Odi-menvatts dans la cité, une ville refermée sur elle-même où le soleil ne brille jamais et où l'espoir n'est pas permis. Dès le départ, le personnage commence à douter de sa mission et songe à quitter ce métier. Lorsque sa fille lui annonce qu'elle veut suivre ses traces, sa décision est prise : il doit quitter la cité pour retrouver un mode de vie plus sain à la campagne. 



Je trouve que l'histoire tourne les coins ronds et qu'il y a quelques facilités ici et là, mais la psychologie du personnage est bien amenée et l'ensemble est agréable à lire. Mon problème vient plutôt que j'ai eu l'impression lors de la lecture que le livre ne se déroulait pas dans le même univers que les autres. Dans les premiers romans, j'avais l'impression qu'on était dans un futur très lointain ou même carrément un autre univers. Dans « Les Couloirs de l'éternité », on est carrément dans notre monde et dans un futur pas si lointain puisqu'il y a des références à notre culture populaire (notamment les westerns de Clint Eastwood). J'admets que cela m'a fait tiquer.

Un problème encore plus important lié à ce type de projet est révélé dans « L'Initié ». En effet, l'histoire est beaucoup trop ambitieuse pour le format de la collection. Pour être bien développée, l'histoire aurait eu besoin de respirer davantage. Entre autres, un des moteurs de l'histoire est la relation entre deux personnages, mais celle-ci n'est expliquée qu'au détour d'une phrase (on apprend qu'un personnage serait prêt à donner sa vie pour un autre, mais on ne comprend jamais vraiment pourquoi, alors que cette information est cruciale à la suite de l'histoire). De plus, il semble que l'entraînement pour devenir un Odi-Menvatt puisse être condensé à l'excès. Malgré tout, l'histoire est intéressante avec des retournements de situations à foison et plusieurs très bonnes idées. 



Il y a toutefois eu un relâchement dans la direction littéraire par rapport aux autres volumes avec plusieurs petites fautes faciles à corriger (au moins cinq fois, il manque un mot ou des lettres à un mot, sans compter qu'à la page 120, il y a un P inutile avant la phrase qui débute par « Ils traversèrent l'enclos ») et une erreur de concordance assez gênante (page 83, le Menvatt, lâche sa canne… pour l'utiliser à la page 85). Les dialogues du premier chapitre auraient aussi gagné à être révisées, car ils sonnent faux, ce problème se replace toutefois en grande partie par la suite. Mais bon, il n'y a rien là qu'une bonne direction littéraire n'aurait pu résoudre. Dommage pour l'auteur qui signe tout de même une œuvre qui suscite l'intérêt.

Aucun commentaire: