lundi 30 juillet 2012

Déconstruire son texte pour mieux le réécrire


Je viens de me doter d'un nouvel outil pour l'écriture, L'échafaudage. Isabelle en avait parlé il y a quelque temps sur son blogue il y a quelque temps, ce qui m'avait poussé à me le procurer (c'était déjà dans les projets depuis plusieurs semaines). Créé par l'excellent auteur et conteur Eric Gauthier, il s'agit d'abord et avant tout d'un outil de gestion et non d'une recette miracle pour pondre des chefs-d'œuvre.

À première vue je dirais que la grande force de ce système est sa souplesse. On peut facilement l'adapter à sa propre méthode de travail. Par exemple, le modèle de base repose beaucoup sur les fichiers Textes. Personnellement, je déteste, alors j'ai transféré sur des fichiers Word et tout le monde est heureux.

Autre preuve de souplesse. De mon côté, L'échafaudage me serait inutile pour un premier jet. Je travaille mes premiers jets de façon très intuitive et je détesterais y mettre une structure à ce moment. Par contre, pour retravailler un projet déjà avancé, L'échafaudage m'a non seulement fait sauver temps et énergie, cela m'a permis d'aller plus loin que je n'aurais pu sans regard extérieur.

Voici en gros comment j'ai utilisé ce système. J'ai repassé le texte de mon roman de Tom Brousseau pour y relever tous les éléments et les mettre dans les bons fichiers de l'échafaudage (personnage, lieux, chronologie, structure, etc.). J'ai aussi fait le même exercice pour la nouvelle Du viol comme d'une solution au mal de vivre qui est dans le même univers. Cela m'a permis de déconstruire complètement le récit. J'avais de la difficulté à travailler la prochaine version, car je restais trop collé à mon texte, là, j'ai pu l'éclater complètement.

Cela m'a permis de me rendre compte que j'avais le ton, le personnage, la narration et que la plupart des scènes étaient solides. Par contre, l'intrigue était beaucoup trop relâchée. Il y a beaucoup de travail à faire dans la chronologie et dans la structure. Quelques chapitres seront éliminés, un autre sera replacé au début du roman, alors qu'il était situé à la fin et, si plusieurs chapitres conserveront pas mal la même forme, je vais changer leur ordre et ajouter d'autres chapitres entre eux. À première vue, le livre devrait doubler de volume et gagner en suspense.

L'échafaudage m'a permis de devenir un lecteur neutre et implacable de mon propre texte en m'offrant un regard extérieur très intéressant. Ça m'a permis de traquer les incohérences et les petites erreurs factuelles et de soulever certaines questions auxquelles je vais devoir répondre.  Sans compter que j'aime l'idée de conserver des traces de mon processus d'écriture, ce que je n'ai jamais fait auparavant.

Bref, en ce qui me concerne, il s'agit clairement d'un investissement qui en vaut le coût. Et j'entrevois déjà d'autres possibilités pour les prochaines versions ou pour de futurs projets.

2 commentaires:

Gen a dit...

Ah, utilisation intéressante de l'Échafaudage (que Isa m'a montré). Je n'avais pas pensé à m'en servir comme ça.

J'vais ptêt investir aussi finalement! :)

Isabelle Lauzon a dit...

Je n'ai pas encore eu l'occasion de m'en servir, mais j'ai exploré un peu et je pense que, tout comme toi, je vais m'en servir APRÈS le premier jet. Avant, ça bloquerait l'élan.

Même chose par ici pour les fichiers texte, Word est ma bibitte de prédilection, je vais ajuster les fichiers à ma sauce.

J'aime bien la façon dont tu as décortiqué ton projet et ce que l'Échafaudage t'a permis de faire... J'en parle chez moi dès que j'ai fait l'expérience moi aussi! :)