jeudi 10 mars 2016

Du conte à l'écriture

Je ne perdrai pas de temps à défoncer des portes ouvertes avec de grandes généralités du type : aucun écrivain n'est parfait. On a tous nos tics, nos défauts, nos faiblesses (et aussi nos qualités, faut pas l'oublier, hein!). Ce qui est difficile, c'est de trouver la façon de palier à nos points faibles pour passer à l'étape suivante (eh oui, il y a toujours une étape suivante). Toutefois, je me rends compte que la plupart du temps ces apprentissages me viennent d'autres disciplines que de l'écriture. Par exemple, certaines de mes forces (et certains de mes tics) proviennent de mes années de journalisme, une activité connexe, mais différente de l'écriture de fiction.

Tout ça pour dire que lors de mon atelier sur le conte au mois de février, j'ai frappé par une révélation. Mais avant d'y venir, je vais raconter un peu l'atelier. Après différentes activités sur la voix et le corps, on devait offrir une prestation qui avait pour but d'identifier les points à travailler (dans la gestuelle, la voix, mais aussi dans le récit proprement dit). C'était l'occasion pour l'animatrice de donner des conseils, de faire des commentaires, mais aussi de proposer des exercices. Un des commentaires qui m'a marqué, c'est que je refusais de montrer ma vulnérabilité, ce qui coupait toute une partie de l'émotion que je pouvais partager avec le public. Cela m'a amené à me questionner et à admettre qu'en effet, c'est un trait de ma personnalité. J'ai tendance, lorsque cela devient trop émotif à changer de sujet ou à faire une blague pour changer d'atmosphère. Je suis ouvert à parler de tout, mais je m'arrange pour ne jamais aller en profondeur.

À partir de là, je me suis rendu compte que cela avait un impact dans mon écriture aussi. Un de mes défauts, c'est de ne pas aller assez loin dans les émotions de mes personnages (surtout dans des textes plus long). On me l'avait déjà dit, avec d'autres mots, d'autres explications. Mais, pour être franc, je ne comprenais pas vraiment ce que les gens tentaient de me faire comprendre. Je croyais que oui, mais ce n'était pas le cas.

Est-ce que je vais être capable d'appliquer cet apprentissage dans mes prochains textes? Je l'ignore. Mais au moins, je sais maintenant sur quoi je dois travailler et je crois qu'au final, cela fera de moi un meilleur auteur, un meilleur conteur et, qui sait, un meilleur humain.

En passant...

Au fait, je sais que certains lecteurs se posent la question, ma deuxième audition pour participer à une soirée de contes organisée par Les Ami.e.s imaginaires dans le cadre du Festival de contes et menteries aura lieu le 14 mars (donc lundi). Ne soyez pas gêné de m'envoyer des ondes positives.

1 commentaire:

Gen a dit...

Je t'envoie des ondes positives pour l'audition! :)

Et pour cette histoire de vulnérabilité... à ce que je remarque, c'est souvent un trait des gens qui font beaucoup de blague : l'humour sert d'armure. C'est pas une mauvaise méthode je pense, mais il faut savoir quand passer outre. Bonne chance! (Parce que c'est pas un apprentissage aussi circonscrit que de savoir bien utiliser un narrateur...)

Oh, c'était quoi exactement cet atelier? Parce que ça a l'air vraiment intéressant! :)