J’ai pris quelques jours pour faire le point sur ma première de spectacle solo de contes. J’avais déjà participé à des spectacles collectifs, j’avais même fait un mini-spectacle d’environ quarante minutes dans le cadre des Jours de la culture, mais le 16 avril 2015, c’était la première fois que je me retrouvais seul sur scène à raconter mes histoires pendant 90 minutes.
Je dois d’abord remercier les gens qui sont venus. Sans parler de foule monstre, il y a eu pas mal plus de gens que ce que l’on anticipait. Il a même fallu rajouter des chaises, alors je crois qu’il est juste de parler d’un beau succès. L’enthousiasme des gens présent m’a insufflé une bonne dose d’énergie. Je dois remercier aussi l’Association franco-yukonnaise qui m’a épaulé dans la mise en place de ce projet en m’aidant à le structurer, mais aussi en s’occupant du volet communication et visibilité. Merci surtout à ma famille : ma femme qui a eu à prendre les bouchées doubles dans la semaine précédant le spectacle en plus de gérer un paquet de nerfs et mes enfants qui ont eu un papa bougon qui n’était pas vraiment à l’écoute de leurs besoins.
Parmi les éléments promotionnels : outre la page Facebook, il y a eu des publicités dans le journal, un concours dans le journal, des affiches un peu partout (je peux vous dire que ça fait bizarre de se croiser à tous les coins de rue en marchant dans le centre-ville), des cartes postales avec d’un côté une des sept illustrations du livre et de l’autre un extrait du conte et l’information sur le spectacle et j’en oublie sans doute. Vous comprenez donc pourquoi je tiens à remercier l’équipe des communications de l’AFY. J’ai aussi fait trois entrevues à la radio : à l’émission Boulevard du Pacifique (on peut l’entendre ici), à l’émission Rencontres (sur les ondes de CBC et de Radio-Canada) et en anglais sur les ondes de CBC (où j’ai pu faire un travail de démolition en règle de la langue anglaise).
Un projet yukonnais
Ce livre n’aurait pas pu être fait ailleurs qu’au Yukon. Bien que les textes aient pour la plupart pour cadre le Québec, il y a une présence très yukonnaise dans ce livre. L’idée m’est venue en voyant la créativité des artistes d’ici. Je voyais les différents projets et j’avais le goût de faire partie de cette mouvance. Alors, j’ai pensé à un projet de spectacle de contes. Au début, je voyais quelque chose de gros avec différentes collaborations (avec des musiciens, des artistes visuels, des cinéastes). Finalement, je suis revenu à des proportions plus réalistes en trouvant sept artistes du milieu pour illustrer chacun des contes et j’ai repris ses images comme élément de mise en scène pour le spectacle.
Un des aspects amusants du spectacle et du livre, c’est que cela dresse en quelque sorte une autobiographie. On trouve plusieurs éléments de mon passé (certains tout à fait véridiques, d’autres légèrement transformées et d’autres carrément mensongers). Mais d’un texte à l’autre, des éléments reviennent qui donnent vraiment une impression de réalisme qui, même pour moi, sonne vrai. Toutefois, je peux vous confirmer qu’il s’agit bien de fiction, même dans les éléments qui semblent tirés de ma vie. Entre autres, à plusieurs reprises, je parle de mon passé de journaliste attitré aux faits divers… ce que j’ai fait pendant trois jours… et encore, je ne suis pas sûr que ça compte dans un c.v.
Petit retour sur le spectacle
Comme je l’écrivais plus tôt, j’étais pas mal nerveux la semaine avant le spectacle. Aux inquiétudes classiques (Est-ce que je suis prêt? Est-ce que je vais être à la hauteur? Quelle maudite idée j’ai eue de me lancer dans un projet comme ça?), c’est ajouté un stress supplémentaire. Je n’ai reçu les livres que six heures avant le spectacle qui faisait aussi office de lancement pour Faits divers et autres curiosités. L’imprimeur basé aux États-Unis m’a fait parvenir les colis par UPS, un service que j’ai tendance à éviter. Le livreur est d’abord passé le mercredi, la veille du spectacle, dans un des rares moments où il n’y avait personne à la maison. Sitôt arrivé, j’appelle pour voir si je peux aller chercher le colis quelque part. On me répond que c’est impossible, qu’ils vont repasser le lendemain. Et, bien sûr, pas moyen de savoir à quelle heure.
Alors j’ai travaillé de la maison pour guetter le passage du gars d’UPS, qui est finalement arrivé à 13 h.
Dans l’après-midi, j’ai aidé à monter la salle et à transformer la salle communautaire en pub. Ensuite, vers 17 h 15, j’avais une entrevue à la radio. Après, je suis passé manger sur le pouce au Subway. J’étais si nerveux que je ne me souvenais plus comment commander en anglais. Je suis loin d’être parfaitement bilingue, mais habituellement, je suis capable de dire steak and cheese… Pire, en sortant du restaurant, j’ai voulu récapituler les ouvertures de mes différents textes (j’essaie d’apprendre par cœur l’introduction et la conclusion de chaque conte et je joue avec le reste selon l’humeur du moment et l’énergie des spectateurs). Eh bien, à une heure du spectacle, j’étais incapable de dire le début de deux de mes textes. J’ignore comment j’ai pu juguler la panique qui me gagnait.
Puis, la soirée a commencé. Les spectateurs sont arrivés, plus nombreux que je ne le croyais. Et je me suis mis à parler avec certains, ce qui m’a permis de passer à autre chose. En première partie, trois artistes franco-yukonnais ont partagé leurs œuvres, puis je suis arrivé sur scène. Et là, tout le trac a disparu d’un coup et je me suis laissé porté par l’énergie des spectateurs. Un rush d’adrénaline comme ça a quelque chose de grisant. Je n’ai jamais consommé de stimulant, mais ce que je ressens sur scène s’apparente vraiment à une drogue.
Après une heure, j’avais l’impression que je venais de commencer. À la fin, après avoir raconté mes sept histoires, je me sentais encore en pleine forme, prêt à repartir pour une autre heure…
Depuis, l’adrénaline est retombée et je me remets encore de ma soirée. N’empêche, malgré la fatigue, les muscles douloureux, je ne peux m’empêcher de sourire en pensant à cette soirée.
Ça fait des années que je veux vivre l’expérience du conte, mais je remettais toujours le moment à plus tard pour une foule de mauvaises raisons. Dès mon arrivée au Yukon, une occasion s’est présentée et ça m’a sorti de ma zone de confort. Je ne l’ai jamais regretté. Mais bon, c’est connu, le Yukon est l’endroit parfait pour se réinventer et pour devenir celui qu’on a toujours rêvé d’être.
J’espère maintenant avoir des occasions de présenter ce spectacle au Québec.
On peut se procurer le livre en ligne
Le livre devrait être en vente partout dans le monde par le biais des boutiques d’Amazon d'ici une ou deux semaines. Par contre, pour le Canada, le moyen le plus simple est de passer par la section boutique de ce blogue. Le livre est offert au coût de 15 $, ce qui comprend les frais de port.
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